William E. Fairbairn - Close-Combat

William E. Fairbairn : le Close-Combat

à ne pas confondre avec l'ingénieur écossais du même nom, ni avec le musicien compositeur australien du même nom, ni avec le philosophe et médecin psychanalyste William RD Fairbairn.

Sommairement

William Ewart Fairbairn (1885-1960) lieutenant-colonel de la "Royal Marine" britannique, officier de police, est le fondateur du CQC, sa méthode de Close-Combat (Close Quarters Combat).

Entre les deux guerres mondiales, il a développé son système de combat au corps à corps (close-combat) au sein de la police municipale de Shangaï. Au cours de la seconde guerre mondiale, pour les Forces Alliées.

Il a nommé son système "Defendu", dans laquelle il a incorporé des méthodes de tir au pistolet et une méthode de combat à la dague, en compagnie d'Eric A. Sykes : la méthode de combat au couteau Fairbairn-Sykes.

Ces méthodes ont inspiré les combats de certains films de l'agent secret britannique James Bond. Elles ont surtout été reprises par de nombreux services opérationnels militaires. Détails ci-dessous.


La vie et le CV de W. E. Fairbairn

Anecdotes enfance/adolescence : Enfance à Hertfordshire, comté au nord de Londres. S'intéresse déjà à l'armée et aux méthodes de combat. Se rend chez un voisin, vétéran aveugle, à qui il lira les articles des journaux en échange de récits militaires. A 15 ans, petit boulot dans une manufacture de cuir. A 16 ans, rentre dans la Royal Marine (l'âge officiel était 18 ans mais le recruteur voyant la motivation de Fairbairn, va accepter et faire passer sa demande).
1901 : fantassin de l'infanterie de la Royal Marine ( = commandos de la Royal Navy) (dont Corée 1903-1907).
1907 : affecté à la Police Municipale de Shangaï (enclave britannique à l'époque), pour lutter contre le proxénétisme et les affaires de mœurs, puis contre les bandes urbaines, le trafic d'opium, etc. Il aurait gagné de nombreux combats de rue, et a créé une sorte de brigade anti-émeute (similaire à une sorte de compagnie de CRS dans les manifs, avec les mêmes genres de protection, casque, plastron, bouclier, etc. ou similaire au SWAT américain) (https://www.forgottenweapons.com/how-william-fairbairn-created-the-modern-swat-team-in-warlord-era-shanghai/).
1920 : courte période de 2 mois et demi au sein de la NYPD (New York Police Department) pour études, avant de regagner Shangaï.
1940 : engagé par le S.O.E. (Special Operations Executive), un service secret anglais de l'époque de la 2nde guerre mondiale. Dans les forces inter-alliées, il a enseigné sa méthode aux commandos anglais, américains et canadiens. (dont le camp secret X-103, au Canada, en mars 1942).
1951 : enseigne à Chypre.
1956 : à plus de 70 ans, enseigne encore aux forces de police de Singapour (unités d'intervention urbaine).
Il a été également directeur technique des scènes de combat, ou acteur, de certains films (OSS, etc.)
Retourne chez lui en Angleterre, où il décédera en 1960.

Principaux arts martiaux étudiés / servant de base à sa méthode : boxe anglaise, lutte, savate, jujutsu de l'école Shinto Yoshin ryu, judo du Kodokan (de Jigoro Kano), arts martiaux chinois dont le sanshou.
Jujutsu Shinto Yoshin Ryu : avec Okada, professeur et médecin chiropracteur de l'empereur du Japon à un moment.
Sanchou chinois : avec Tsai Ching Tung, employé au Palais imperial de Pekin, à un certain moment.
Judo : au Kodokan de Tokyo, 2ème dan en février 1931, diplôme signé par Jigoro Kano le fondateur du Judo lui-même.


Livres et publications

1926 : Defendu (publié à Shanghai, ré-imprimé par la Naval and Military Press anglaise).
1931 : Scientific Self-Defence
1942 : All-In Fighting
1940-1942 : Get Tough (plusieurs versions)
1942 : Self Defence for Women and Girls, et Hands Off!: Self-Defense for Women
1942 : Shooting to Live (co-écrit avec Eric Anthony Sykes)
WE Fairbairn's Complete Compendium of Lethal, Unarmed, Hand-to-Hand Combat Methods and Fighting : une sorte d'encyclopédie regroupant les livres ci-dessus.

 



 Sources et ressources génériques :

Liste des fondateurs de styles et d'écoles d'arts martiaux, British Army General List officers, Royal Marines, personnels de la British Army durant la seconde guerre mondiale, Officiers médaillés de la médaille du mérite, ressources OSS Office of Strategic Services, fichiers judoka anglais, ressources Kodokan Judo Institute, archives Ministère de la Défense (des Armées françaises), CNEC Centre National d'Entraînement Commando, GAO Groupe d'intervention et d'appui opérationnel de la DCRI/DGSI direction centrale du renseignement- direction générale de la sécurité intérieure, membres ou ex-membres du FIPN (regroupe les groupes d'intervention RAID, GIPN, BRI ), nos propres recherches et bibliothèques-archives fédérales ou personnelles depuis +50 ans.




Get Touch : le célèbre livre de close-combat de W. Fairbairn, une référence dans les clubs et sections de close-combat, première version originale





une page au hasard dans ce livre :




La fameuse dague de close-combat :





On peut trouver des versions légèrement différentes de cette dague de combat (ci-dessus, une reproduction fidèle à la dague originale).
le couteau de combat Applegate–Fairbairn, élaboré par le colonel Rex Applegate et William E. Fairbairn est une version moderne du couteau (dague) de combat Fairbairn–Sykes. Par la suite il y en a eu de nombreuses autres.





Le Close-combat
n'est pas un art martial ni un sport de combat, mais une méthode de défense personnelle, d'origine militaire, comme le Krav-Maga et le Spetnaz systema par exemple, ou encore le Taiho-jutsu de la police japonaise. Ces méthodes sont assez proches sur le fond comme sur la forme : pas de grade "dan", pas de kata ou de tao, pas de philosophie martiale ni de rituels orientaux, du combat rapproché militaire modifié pour les civils, avec ou sans arme (dague de combat, pistolet automatique, bâton court ou matraque, notamment) et quelques méthodes pour immobiliser un individu (nœuds, cordes, menottes, etc).

Cependant la méthode incorpore aussi des principes qu'on retrouvera dans les forces civiles et militaires et parfois dans les autres méthodes de self-défense, par exemple :
- L'injonction verbale ( dialogue, "négociation")
- L'escorte (évacuation d'une personne en danger)
- L'action dissuasive (repoussant l'adversaire proche mais non agressif) ou la manipulation douloureuse "si la technique précédente ne marche pas, si elle devient trop risquée ou si le recours à une technique plus contraignante n'est pas justifié" (clés de bras, immobilisations)
- Les moyens intermédiaires comme le bâton télescopique, la bombe lacrymogène, etc. "stade intermédiaire entre le recours aux coups à mains nues et l'utilisation d'arme à feu".  

(La fuite n'est pas évoquée parce qu'il s'agit à l'origine de terrain d'opérations militaires, le repli stratégique des troupes existe mais hors du contexte purement "close-combat")


Les termes "synonymes" ou associés à la méthode Fairbairn pour d'éventuelles recherches sur le net :
- Close-quarters combat (CQC)
- Close-quarters battle (CQB)
- Defendu
- Gutterfighting *
- méthode de combat au couteau (dague) Fairbairn-Sykes (Fairbairn-Sykes dagger combat / knife combat system)
- Bartitsu
- Combat rapproché (Krav-maga en hébreu)
- Combatives (la version américaine du CQC) (avec ajout récent de techniques issues de la lutte, du Krav Maga, du Jiu-jitsu brésilien, du judo, du sambo, du Muay Thai, de la boxe pieds-poings et de l'Eskrima, pour les militaires) (et une version pour l'US Air Force).

* en référence au combat de rue, sale et sans règle (Gutter : gouttière, caniveau)

Et bien sur, les méthodes de combat plus modernes et contemporaines :

- CAC (corps à corps) (close-combat enseigné par les Britanniques aux Français pendant la seconde guerre mondiale, adopté par l'armée française jusqu'en 2000)
- TIOR (Technique d'intervention opérationnelle rapprochée) (techniques de combat de l'Armée Française, créées en 2000 par le CNEC Centre National d'Entraînement Commando, pour remplacer le CAC). Les 3 niveaux d'apprentissage du TIOR : la formation initiale pour tous les militaires, la formation de perfectionnement pour des unités employées en Vigipirate, la formation spéciale destinée aux commandos. Les "grades" sont  : FTE (formation technique élémentaire), moniteur, instructeur, formateur (CNEC "C4" / EIS "TIOR").
- C4 (Combat au Corps à Corps adapté au Combat de haute intensité) (une méthode complétant le TIOR, plus brutale et avec les matériels de combat militaire, gilet pare-balles etc.) « Intégré aux Techniques d’Interventions Opérationnelles Rapprochées, le Combat Corps à Corps adapté au Combat de haute intensité (C4) est centré sur l’apprentissage et la gestion de situations opérationnelles suivant les règles d’engagement du théâtre et la mise en pratique du tir de combat. L’esprit du C4 est résolument orienté vers un combat offensif adapté aux réalités du terrain.»




Quelques vidéos

Unarmed Combat (1941) - British Home Guard (WW2) (durée 25 mn)

Spoiler:

Fairbairn Teaching the OSS (1mn46)

Spoiler:

The Fairbairn Sykes Knife - The British Commando Dagger (5mn 23)

Spoiler:

"CLUB AND KNIFE FIGHTING" WWII U.S. MARINE CORPS BASIC TRAINING HAND TO HAND FIGHTING FILM XD49004
Version traduite (22 mn)

Spoiler:

Checked :  
FB (rédacteur) :   ,
BB (directeur technique européen, instructeur-formateur)  :  ,
CM (assistante de direction, élève-instructrice) :  
"Artémis" (spécialiste militaire et histoire militaire de ce site) :  

    

well done